Thai Airways : Le long-courrier en zone de turbulence
Thai Airways : le long-courrier menacé par le refus de louer de nouveaux avions
Le conseil d’administration bloque la location de six appareils long-courriers
La compagnie Thai Airways International se heurte à un nouvel obstacle dans la relance de son réseau intercontinental. Le conseil d’administration a refusé la location de six avions long-courriers, une mesure temporaire qui devait permettre à la compagnie de maintenir ses opérations en attendant la livraison de nouveaux appareils.
Cette décision pourrait obliger Thai Airways à réduire ses fréquences sur plusieurs routes, voire à suspendre certaines liaisons long-courriers. Une perspective inquiétante pour un transporteur qui ambitionne de faire de Bangkok un hub aérien majeur en Asie du Sud-Est.
Un déficit d’appareils et une anticipation insuffisante
Pour combler un manque d’appareils dans sa flotte long-courrier, Thai Airways prévoyait initialement de louer 8 à 10 avions. Mais après des années de restructuration financière, la compagnie n’a pas anticipé ses besoins de croissance.
Thai Airways a commandé 45 Boeing 787 Dreamliner, avec une option pour 35 avions supplémentaires, afin de renouveler sa flotte. Problème : une dizaine d’appareils anciens doivent quitter le service dès 2026, bien avant la livraison des Dreamliner prévue pour 2027.
Pour éviter une baisse de capacité, la compagnie souhaitait louer des avions de transition. Mais le conseil d’administration a opposé son veto à chaque tentative : d’abord pour six Boeing 787 et trois Boeing 777-300ER, puis pour des Airbus A330-200 âgés de huit ans.
Des choix stratégiques contestés
Le conseil estime que ces appareils ne sont pas alignés avec la stratégie de la compagnie :
- Trop coûteux à exploiter
- Moins économes en carburant
- Rayon d’action limité (environ 7 heures de vol) pour certaines routes intercontinentales
Pour le PDG de Thai Airways, ces refus pourraient avoir un impact direct sur la croissance du réseau. Sans nouveaux appareils, la compagnie devra geler les ouvertures de lignes prévues pour 2026 et réduire les fréquences sur plusieurs destinations.
Bangkok, un hub régional sous pression
Paradoxalement, Thai Airways va renforcer son réseau régional dès 2026 avec 17 Airbus A321neo destinés aux vols en Asie. Une bonne nouvelle pour les liaisons régionales, mais une mauvaise pour le long-courrier, désormais fragilisé.
Ce déséquilibre révèle une nouvelle fois les limites du modèle de gouvernance de la compagnie, encore trop dépendante de décisions politiques internes. Une contrainte qui freine la transformation de Bangkok en hub international compétitif, face à ses rivaux de Singapour, Kuala Lumpur ou Hanoï.
Un hiver sans croissance pour Thai Airways
Le programme hivernal illustre déjà cette pause forcée : 63 destinations sont desservies depuis Bangkok, sans nouvelle ouverture ni augmentation de fréquence. Seule exception notable : la ligne Bangkok–Mumbai (Bombay), qui passera à 14 vols hebdomadaires dès le 1er décembre 2025.
Une progression modeste, loin des ambitions de la compagnie nationale thaïlandaise, qui peine encore à retrouver son envol complet sur le segment long-courrier.
