Le tourisme de masse, une « drogue dure » pour les États ?
Analyse économique, politique et sociale d’une dépendance contemporaine
Introduction générale : quand un levier économique devient une dépendance
Depuis plusieurs décennies, le tourisme de masse s’est imposé comme l’un des piliers du développement économique de nombreux États. Présenté comme une solution efficace pour générer de la croissance, réduire le chômage et attirer des devises étrangères, il est souvent mobilisé comme un outil stratégique prioritaire, en particulier dans les économies peu industrialisées ou fortement tertiarisées.
Mais à mesure que les flux touristiques augmentent, que les territoires se spécialisent et que les politiques publiques se structurent autour de cette activité, une question fondamentale émerge : le tourisme de masse est-il encore un levier économique maîtrisé, ou est-il devenu une forme de dépendance structurelle ?
Voila un danger dans lequel la Thaïlande et l’ile de Koh Samui , et à fortiori Phuket, risque de se retrouver si elles n’y prennent pas garde.
C’est dans ce contexte qu’apparaît une métaphore de plus en plus utilisée dans les travaux critiques sur l’économie touristique : celle de la « drogue dure ». Provocante en apparence, cette image vise à souligner un mécanisme bien connu en économie politique :
- un effet immédiat puissant,
- suivi d’une accoutumance,
- puis d’une escalade,
- accompagnée d’effets secondaires destructeurs,
- et enfin d’une difficulté extrême à s’en détacher.
Assimiler le tourisme de masse à une drogue dure ne revient pas à nier son utilité économique. Il s’agit au contraire d’en analyser les logiques profondes, les effets pervers et les impasses structurelles, lorsque ce secteur devient central, exclusif, voire hégémonique dans la stratégie d’un État.
Cet article propose une analyse approfondie de cette métaphore, en explorant :
- les raisons pour lesquelles le tourisme de masse agit comme un « shoot » économique,
- les mécanismes de dépendance qu’il engendre,
- la spirale de l’escalade quantitative,
- les dégâts sociaux, environnementaux et culturels,
- et les obstacles majeurs à toute tentative de « sevrage ».
1. Le tourisme de masse : définition, genèse et logique économique
1.1 Définition du tourisme de masse
Le tourisme de masse désigne une forme de tourisme caractérisée par :
- des flux élevés et concentrés de visiteurs,
- une standardisation de l’offre touristique,
- une logique de volume plutôt que de valeur,
- une forte saisonnalité,
- une dépendance à des infrastructures lourdes (transport aérien, complexes hôteliers, ports de croisière).
Il repose sur une promesse simple : rendre le voyage accessible au plus grand nombre, à un coût réduit, grâce à l’industrialisation de l’expérience touristique.
Cette forme de tourisme s’oppose théoriquement à :
- un tourisme plus diffus,
- plus lent,
- plus localisé,
- et plus intégré aux économies locales.
1.2 Une construction historique liée à la mondialisation
Le tourisme de masse n’est pas un phénomène naturel. Il est le produit :
- de l’industrialisation des transports,
- de la généralisation des congés payés,
- de la hausse du niveau de vie dans les pays développés,
- et de la mondialisation des échanges.
À partir des années 1960, les États comprennent rapidement que le tourisme peut devenir :
- un outil de croissance rapide,
- une source de devises étrangères,
- un moyen de développement régional.
Le tourisme devient alors une politique publique à part entière, soutenue par :
- des investissements massifs,
- des stratégies d’attractivité,
- des campagnes de promotion internationale.
2. Pourquoi le tourisme de masse agit comme une « drogue » économique
2.1 L’effet immédiat : un “shoot” de croissance
Comme une drogue dure, le tourisme de masse produit un effet rapide et visible. Les résultats économiques apparaissent souvent plus vite que dans d’autres secteurs :
- hausse du PIB,
- créations d’emplois rapides,
- augmentation des recettes fiscales,
- développement accéléré des infrastructures.
Pour les gouvernements, cet effet est politiquement très attractif. Il permet :
- d’afficher des chiffres positifs,
- de réduire temporairement le chômage,
- de donner l’illusion d’un développement réussi.
👉 Cet effet euphorisant initial constitue le premier point commun avec une substance addictive.
2.2 Une croissance peu exigeante structurellement
Contrairement à l’industrie ou à la technologie, le tourisme de masse :
- nécessite peu de capital humain hautement qualifié,
- repose sur des emplois faiblement rémunérés,
- demande peu d’innovation structurelle.
Cela en fait un outil de croissance “facile”, en particulier pour les États disposant de ressources naturelles ou culturelles attractives.
Mais cette facilité est trompeuse : elle encourage des choix de court terme et retarde les investissements plus complexes mais plus durables.
3. De l’usage à la dépendance : quand l’État ne peut plus s’en passer
3.1 La spécialisation progressive de l’économie
À mesure que le tourisme se développe, l’économie nationale tend à se spécialiser :
- les capitaux affluent vers le secteur touristique,
- les formations professionnelles s’y adaptent,
- les territoires sont aménagés en fonction des besoins des visiteurs.
Cette spécialisation n’est pas immédiatement problématique. Elle le devient lorsque :
- le tourisme représente une part disproportionnée du PIB,
- les recettes publiques en dépendent fortement,
- les alternatives économiques s’amenuisent.
👉 L’État commence alors à organiser l’ensemble de son modèle autour du tourisme, comme un organisme qui s’adapte à une substance.
3.2 La vulnérabilité aux chocs externes
Une économie dépendante du tourisme est extrêmement exposée :
- crises sanitaires,
- instabilités géopolitiques,
- crises économiques mondiales,
- catastrophes climatiques.
La pandémie de Covid-19 a agi comme un révélateur brutal : des pays entiers ont vu leur économie s’effondrer en quelques semaines.
👉 Cette fragilité est typique d’une économie addictive, incapable de fonctionner sans son produit principal.
4. L’accoutumance : quand les effets diminuent
4.1 La baisse de la valeur ajoutée
Avec le temps, le tourisme de masse subit un phénomène d’érosion des bénéfices :
- concurrence accrue entre destinations,
- banalisation de l’offre,
- baisse des prix,
- marges réduites.
Pour générer les mêmes recettes, il faut :
- plus de touristes,
- plus d’infrastructures,
- plus de pression sur les territoires.
👉 Comme pour une drogue, la dose initiale ne suffit plus.
4.2 La logique quantitative devient dominante
L’État entre alors dans une logique de volume :
- augmentation des capacités d’accueil,
- promotion toujours plus agressive,
- réduction des normes sociales et environnementales.
La question n’est plus :
“Quel tourisme voulons-nous ?”
mais :
“Comment attirer encore plus de touristes ?”
Escalade, surconsommation et effets secondaires : quand l’addiction touristique détruit le corps économique et social
5. L’escalade : toujours plus de tourisme pour maintenir l’illusion de croissance
5.1 La logique de l’augmentation des doses
Dans toute addiction, un phénomène bien connu apparaît : l’accoutumance. La substance qui produisait initialement un effet puissant cesse progressivement d’agir avec la même intensité. Pour obtenir le même résultat, il faut augmenter la dose.
Le tourisme de masse obéit exactement à cette logique.
Lorsque les premières vagues touristiques arrivent, les bénéfices sont considérables :
- les infrastructures existantes suffisent,
- les ressources naturelles sont peu dégradées,
- l’offre est perçue comme authentique et attractive,
- la concurrence internationale est limitée.
Mais avec le temps :
- les destinations se banalisent,
- les marges se réduisent,
- la concurrence entre territoires s’intensifie,
- les touristes deviennent plus exigeants et plus volatils.
Pour maintenir le niveau de recettes, les États n’ont alors qu’une option : augmenter les volumes.
👉 Plus de touristes, plus souvent, plus vite.
5.2 De la qualité à la quantité : un basculement stratégique
Ce basculement marque une rupture fondamentale dans la politique touristique. L’objectif n’est plus :
- d’améliorer la valeur ajoutée,
- de mieux répartir les flux,
- de préserver les ressources,
mais de maximiser le nombre de visiteurs, quels qu’en soient les coûts.
Cela se traduit par :
- l’extension massive des capacités hôtelières,
- le développement de croisières géantes,
- la multiplication des vols low-cost,
- l’artificialisation de nouveaux territoires.
Comme dans toute addiction avancée, la survie du système prime sur la santé du corps.
6. La surexploitation des territoires : le corps économique sous pression
6.1 Artificialisation et saturation des espaces
Le tourisme de masse exerce une pression intense sur les territoires :
- littoraux bétonnés,
- centres historiques saturés,
- montagnes transformées en parcs de loisirs,
- îles fragilisées par la surfréquentation.
Ces espaces deviennent des zones d’exploitation touristique, aménagées presque exclusivement pour répondre aux besoins des visiteurs.
Les conséquences sont multiples :
- destruction des écosystèmes,
- épuisement des ressources naturelles,
- perte de biodiversité,
- vulnérabilité accrue face au changement climatique.
👉 Comme une drogue qui endommage les organes vitaux, le tourisme de masse use physiquement le territoire.
6.2 Une attractivité qui se détruit elle-même
Paradoxalement, la surexploitation finit par détruire ce qui faisait l’attractivité initiale :
- paysages dégradés,
- pollution,
- congestion,
- perte d’authenticité.
Les destinations entrent alors dans un cercle vicieux :
- pour compenser la baisse d’attractivité, elles baissent les prix,
- ce qui attire un tourisme encore plus massif,
- aggravant la dégradation.
👉 Le produit se dégrade, mais la consommation augmente : un symptôme classique de dépendance.
7. Effets secondaires sociaux : une société sous tension permanente
7.1 Précarisation de l’emploi touristique
Le tourisme de masse est souvent présenté comme un créateur d’emplois. C’est vrai quantitativement, mais trompeur qualitativement.
Les emplois touristiques sont majoritairement :
- saisonniers,
- peu qualifiés,
- faiblement rémunérés,
- soumis à une forte instabilité.
Cette structure crée :
- une précarité chronique,
- une dépendance des travailleurs à une seule activité,
- une difficulté à se reconvertir.
👉 L’économie touristique agit comme une drogue sociale : elle soulage temporairement le chômage, mais affaiblit la structure du marché du travail.
7.2 Inflation immobilière et exclusion des habitants
L’un des effets secondaires les plus visibles du tourisme de masse est la pression sur le logement :
- hausse des loyers,
- transformation des logements en locations touristiques,
- spéculation immobilière.
Dans de nombreuses destinations, les habitants :
- ne peuvent plus se loger,
- sont contraints de quitter les centres urbains,
- perdent l’accès à leur propre territoire.
Cette dynamique génère :
- ressentiment,
- conflits sociaux,
- rejet du tourisme.
👉 La société locale devient victime collatérale de l’addiction économique de l’État.
8. Effets culturels : de l’identité vivante au produit consommable
8.1 La marchandisation de la culture
Dans une économie dominée par le tourisme de masse, la culture locale cesse progressivement d’être un fait social vivant pour devenir :
- un spectacle,
- un produit,
- une mise en scène calibrée.
Les traditions sont :
- simplifiées,
- standardisées,
- adaptées aux attentes des visiteurs.
La culture n’est plus transmise, elle est consommée.
8.2 La perte de sens pour les populations locales
Cette transformation entraîne un profond malaise :
- sentiment de dépossession,
- perte d’identité,
- rupture entre habitants et territoire.
Les populations locales ne se reconnaissent plus dans :
- leur ville,
- leur culture,
- leur économie.
👉 Comme une drogue qui altère la perception de soi, le tourisme de masse dissout le lien identitaire.
9. Le parallèle avec l’addiction : une grille de lecture pertinente
9.1 Correspondances directes
La métaphore de la drogue dure n’est pas qu’un symbole. Elle repose sur des correspondances structurelles :
| Addiction | Tourisme de masse |
| Effet euphorisant initial | Croissance rapide |
| Accoutumance | Baisse de la valeur ajoutée |
| Augmentation des doses | Hausse des flux |
| Effets secondaires | Dégâts sociaux et environnementaux |
| Dépendance | Spécialisation excessive |
| Difficulté du sevrage | Coût politique et social |
Cette grille de lecture permet de comprendre pourquoi les États persistent, même lorsque les dégâts sont visibles et documentés.
9.2 Une rationalité piégée
L’État dépendant du tourisme agit souvent de manière rationnelle à court terme :
- préserver l’emploi,
- maintenir les recettes,
- éviter les crises sociales.
Mais cette rationalité est piégée, car elle empêche toute transition de long terme.
👉 Comme dans toute addiction, le court terme l’emporte systématiquement sur le long terme.
10. Le moment critique : quand la dépendance devient visible
10.1 Les signaux d’alerte
Plusieurs signaux indiquent qu’un État est entré dans une phase avancée de dépendance :
- protestations anti-tourisme,
- saturation chronique des infrastructures,
- conflits entre habitants et visiteurs,
- dégradation irréversible des sites,
- perte de contrôle politique sur les acteurs touristiques.
À ce stade, le tourisme n’est plus seulement un secteur économique : il devient un problème politique majeur.
10.2 La peur du manque
Malgré ces signaux, les gouvernements hésitent à agir, car :
- toute réduction des flux menace l’emploi,
- toute régulation forte provoque des oppositions,
- toute transition implique des sacrifices immédiats.
👉 La peur du manque est au cœur de l’addiction touristique.
Le sevrage impossible ? Sortir de l’addiction touristique et repenser le développement économique
11. Le sevrage du tourisme de masse : un choc économique et politique
11.1 Pourquoi arrêter est plus difficile que continuer
Dans le cas d’une addiction individuelle, le sevrage est douloureux, long et incertain. Pour un État dépendant du tourisme de masse, le sevrage est économiquement risqué, socialement explosif et politiquement coûteux.
Réduire volontairement les flux touristiques signifie :
- une baisse immédiate des recettes fiscales,
- des pertes d’emplois à court terme,
- des faillites dans les secteurs connexes,
- une contraction de la croissance.
Pour les gouvernements, ces conséquences sont difficilement acceptables, surtout dans des sociétés déjà fragilisées par :
- le chômage structurel,
- la précarité,
- les inégalités territoriales.
👉 Le tourisme de masse agit donc comme une assurance politique de court terme, même lorsqu’il est reconnu comme un problème à long terme.
11.2 Le coût politique de la transition
Toute tentative de régulation forte du tourisme de masse se heurte à :
- des lobbys puissants (hôtellerie, transport aérien, plateformes),
- des élus locaux dépendants des retombées économiques,
- des populations inquiètes pour leur emploi.
Ainsi, même lorsque l’État reconnaît officiellement les effets négatifs du tourisme de masse, il adopte souvent des mesures :
- symboliques,
- partielles,
- réversibles.
👉 Le sevrage est annoncé, mais rarement appliqué.
12. Les fausses sorties de dépendance : quand le discours remplace l’action
12.1 Le mythe du “tourisme durable” non contraignant
Face aux critiques croissantes, de nombreux États invoquent le tourisme durable comme solution. Pourtant, dans bien des cas, ce concept sert davantage :
- de narratif politique,
- de stratégie de communication,
- que de véritable rupture structurelle.
Sans régulation forte des flux, le tourisme dit « durable » :
- reste massifié,
- conserve une logique de volume,
- continue d’exercer une pression excessive sur les territoires.
👉 Un tourisme de masse repeint en vert reste une addiction, simplement mieux justifiée.
12.2 La diversification touristique : un faux remède ?
Certaines politiques proposent de :
- diversifier les clientèles,
- étaler les saisons,
- développer de nouveaux segments (tourisme culturel, rural, expérientiel).
Ces stratégies peuvent atténuer certains effets, mais elles ne remettent pas en cause :
- la dépendance globale,
- la centralité du tourisme dans l’économie,
- la vulnérabilité structurelle aux chocs externes.
👉 C’est l’équivalent d’un changement de substance, pas d’un arrêt.
13. Vers une désintoxication réelle : conditions et obstacles
13.1 Reconnaître officiellement la dépendance
Comme pour toute addiction, la première étape est la reconnaissance du problème. Cela implique :
- d’admettre que le tourisme de masse n’est pas une solution miracle,
- de reconnaître ses coûts réels,
- de sortir du discours exclusivement positif.
Cette reconnaissance est politiquement sensible, car elle remet en cause :
- des décennies de politiques publiques,
- des investissements massifs,
- des récits nationaux fondés sur l’attractivité.
13.2 Réduire la part du tourisme dans l’économie
Une désintoxication réelle suppose :
- de réduire progressivement la part du tourisme dans le PIB,
- d’investir massivement dans d’autres secteurs productifs,
- de requalifier la main-d’œuvre.
Cela implique :
- une stratégie de long terme,
- une coordination étroite entre politiques économiques, sociales et territoriales,
- une acceptation temporaire de la décroissance dans certains territoires.
👉 C’est précisément ce que les États dépendants cherchent à éviter.
14. Le dilemme fondamental : croissance immédiate ou résilience à long terme
14.1 Une opposition structurelle
Le cœur du problème réside dans une opposition fondamentale :
- le tourisme de masse fournit une croissance rapide et visible,
- la diversification économique produit des effets plus lents et incertains.
Dans des systèmes politiques fondés sur :
- le court terme,
- la pression électorale,
- l’urgence sociale,
le tourisme de masse apparaît comme la solution la plus “rationnelle”.
👉 Mais cette rationalité est myope.
14.2 L’État piégé par sa propre stratégie
En actionnant massivement le levier touristique, l’État :
- structure ses territoires autour du tourisme,
- façonne son marché du travail,
- adapte ses infrastructures,
- modifie ses finances publiques.
Avec le temps, revenir en arrière devient extrêmement coûteux, même lorsque les effets négatifs sont reconnus.
👉 L’addiction n’est plus seulement économique, elle est institutionnelle.
15. Le tourisme de masse comme symptôme d’un modèle plus large
15.1 Une logique extractive du territoire
Le tourisme de masse s’inscrit dans une logique plus globale :
- extraction de valeur rapide,
- faible prise en compte des externalités,
- exploitation intensive des ressources.
À ce titre, il partage des caractéristiques avec :
- certaines industries extractives,
- les économies de rente,
- les modèles de développement déséquilibrés.
👉 La « drogue » n’est pas seulement le tourisme, mais la recherche de croissance facile.
15.2 Une question de choix de société
Au fond, la question du tourisme de masse dépasse l’économie. Elle interroge :
- la place des territoires dans la mondialisation,
- le rapport au temps long,
- la valeur accordée aux ressources communes,
- le rôle de l’État dans la régulation du marché.
Assimiler le tourisme de masse à une drogue dure, c’est donc poser une question essentielle :
Quel type de développement voulons-nous réellement ?
Conclusion générale : une métaphore nécessaire pour penser l’avenir
Assimiler le tourisme de masse à une « drogue dure » pour un État n’est ni excessif ni simpliste. Cette métaphore permet de mettre en lumière :
- l’effet euphorisant initial du tourisme,
- la dépendance structurelle qu’il engendre,
- la spirale de l’escalade quantitative,
- les effets secondaires sociaux, culturels et environnementaux,
- et l’extrême difficulté de toute sortie.
Le tourisme de masse n’est pas intrinsèquement négatif. Il devient problématique lorsqu’il :
- remplace toute autre stratégie de développement,
- s’impose comme une nécessité vitale,
- empêche toute vision de long terme.
Comme toute drogue dure, le tourisme de masse soulage à court terme, mais affaiblit à long terme le corps économique et social des États qui en abusent.
La question n’est donc pas de savoir s’il faut du tourisme, mais quelle place lui accorder, et surtout à quel prix.


