👑 Le roi de Thaïlande en Chine : une visite d’État historique et stratégique
Le roi de Thaïlande Maha Vajiralongkorn effectue une visite d’État historique en Chine. Un voyage de 5 jours pour renforcer les liens diplomatiques, économiques et culturels sino-thaïlandais.
Une visite royale au cœur de la diplomatie asiatique
Le roi Maha Vajiralongkorn (Rama X) et la reine Suthida effectuent une visite d’État de cinq jours en Chine, marquant une étape historique dans les relations entre Bangkok et Pékin.
C’est la première visite d’un monarque thaïlandais depuis la fondation de la République populaire de Chine en 1949.
Accueilli avec les honneurs au Grand Palais du Peuple à Pékin, le roi a été reçu par le président Xi Jinping et le Premier ministre Li Qiang.
Les deux parties ont souligné leur volonté de renforcer un partenariat fondé sur la confiance, la prospérité et la modernité, avec pour objectif d’approfondir les échanges économiques, culturels et technologiques.
Cinquante ans de relations diplomatiques
Cette visite royale s’inscrit dans la célébration du 50ᵉ anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre la Thaïlande et la Chine (1975-2025).
Ce tournant historique avait mis fin à des décennies de tensions de la guerre froide, durant lesquelles la Thaïlande était alignée sur les États-Unis et reconnaissait Taïwan.
Selon Pinitbhand Paribatra, politologue à l’Université Thammasat de Bangkok :
« Ce déplacement royal comble une lacune de longue date dans la diplomatie entre la Thaïlande et la Chine. Il place la relation bilatérale au même niveau que celle entretenue avec Washington. »
Une famille royale tournée vers la Chine
Les liens entre la famille royale thaĂŻlandaise et la Chine sont anciens.
La princesse Sirindhorn, sœur du roi, est connue pour sa passion pour la culture chinoise et a reçu en 2019 la Médaille de l’amitié des mains du président Xi Jinping.
Le roi Vajiralongkorn, quant à lui, avait déjà visité la Chine en 1987 lorsqu’il était prince héritier, représentant son père, le défunt roi Bhumibol Adulyadej.
Cette visite, la deuxième à l’étranger du souverain après un déplacement officiel au Bhoutan, traduit une volonté d’affirmer la stature internationale de la monarchie thaïlandaise et de renforcer l’influence du royaume en Asie.
La Chine, premier partenaire Ă©conomique de la ThaĂŻlande
Avec un commerce bilatéral estimé à 134 milliards USD en 2024, la Chine est le premier partenaire commercial de la Thaïlande.
Les deux pays ont discuté de plusieurs axes stratégiques :
- Projets d’infrastructures (lignes ferroviaires transasiatiques reliant Kunming à Bangkok) ;
- Transition énergétique et promotion des véhicules électriques ;
- Agriculture durable et économie numérique.
Bangkok espère aussi relancer le tourisme chinois, un secteur clé pour son économie.
Avant la pandémie, plus de 11 millions de touristes chinois visitaient chaque année la Thaïlande.
Le gouvernement souhaite simplifier les procédures de visa, augmenter les vols directs, et promouvoir des destinations régionales moins saturées que Bangkok ou Phuket.
Un partenariat tourné vers l’avenir
Depuis plus d’une décennie, la Chine est non seulement le principal partenaire commercial, mais aussi le plus grand investisseur étranger en Thaïlande.
Les projets financés par Pékin – comme la ligne Bangkok-Nakhon Ratchasima ou la production de véhicules électriques – s’inscrivent dans l’initiative chinoise « Belt and Road » (Nouvelles Routes de la Soie).
Cependant, les préoccupations de sécurité récentes, notamment l’enlèvement d’un acteur chinois à Bangkok, ont temporairement ralenti les arrivées de visiteurs, poussant les deux pays à renforcer la coopération sécuritaire et la confiance mutuelle.
Une diplomatie d’équilibre entre la Chine et les États-Unis
Cette visite royale illustre la stratégie de diplomatie d’équilibre de la Thaïlande, cherchant à consolider ses liens avec la Chine tout en préservant sa relation historique avec les États-Unis.
Dans un contexte régional dominé par la compétition entre les grandes puissances, Bangkok entend se positionner comme un pont entre l’Asie du Sud-Est et les géants économiques mondiaux.
En s’adressant à Xi Jinping, le roi Vajiralongkorn a salué « l’amitié séculaire entre les peuples thaïlandais et chinois » et exprimé son souhait de voir « les générations futures hériter d’une coopération prospère et pacifique ».
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