Jeux d’Asie du Sud-Est 2025
la Thaïlande en état de grâce, une domination sportive qui marque l’histoire des SEA Games (South-East Asia Games)
Les 33ᵉ Jeux d’Asie du Sud-Est (SEA Games), organisés en Thaïlande et officiellement clôturés le 20 décembre 2025 à Bangkok, resteront comme l’une des éditions les plus marquantes de l’histoire de la compétition. Rarement un pays hôte aura exercé une telle emprise sportive, aussi durable que transversale, sur l’ensemble des disciplines au programme. Avec une moisson exceptionnelle de 233 médailles d’or, complétées par 154 médailles d’argent et 112 de bronze, la Thaïlande termine ces Jeux avec 499 médailles au total, un chiffre qui symbolise l’ampleur de sa supériorité.
Derrière le pays hôte, l’Indonésie et le Vietnam, pourtant habitués aux premières places du classement général, apparaissent relégués à distance respectable. L’Indonésie conclut l’édition avec 91 titres, tandis que le Vietnam en décroche 87, confirmant leur solidité mais soulignant surtout le fossé qui s’est creusé avec la Thaïlande. Ces Jeux confirment une tendance lourde : le Royaume n’est plus seulement un acteur majeur du sport régional, il en est devenu le centre de gravité.
Une édition lancée dans la difficulté, redressée par la performance sportive
Les SEA Games 2025 n’ont pourtant pas débuté de manière idéale. Les premiers jours ont été marqués par des problèmes organisationnels : pannes techniques sur certains systèmes, retards dans le déroulement de plusieurs compétitions, critiques sur la logistique et interrogations concernant la préparation de certains sites. Ces dysfonctionnements ont rapidement suscité des réactions dans la presse régionale et sur les réseaux sociaux, alimentant le doute sur la capacité du pays hôte à maîtriser un événement de cette ampleur.
Progressivement, la situation s’est améliorée. Les ajustements logistiques ont permis de stabiliser l’organisation, et le cœur des Jeux — les performances sportives — a repris le dessus. À mesure que la Thaïlande accumulait les médailles et que les compétitions gagnaient en intensité, les critiques se sont estompées. Aucun incident majeur n’est venu perturber la fin de l’événement, permettant aux Jeux de se conclure dans un climat nettement plus apaisé.
Une cérémonie de clôture à forte portée symbolique
La cérémonie de clôture, organisée au stade national Rajamangala de Bangkok, a constitué l’épilogue de ces Jeux dominés par le pays hôte. Les délégations des pays membres de l’ASEAN, à l’exception du Cambodge, ont assisté à une soirée mêlant célébration sportive, mise en valeur de la culture thaïlandaise et projection vers l’avenir.
Moment clé de la soirée, la remise officielle du drapeau des SEA Games à la Malaisie, future organisatrice de l’édition 2027, a symbolisé le passage de relais. La Thaïlande a ainsi refermé une parenthèse sportive intense, laissant derrière elle l’image d’un pays capable d’organiser et de dominer un événement multisports majeur.
Un classement général révélateur d’un déséquilibre régional
Le tableau final des médailles est sans appel. La Thaïlande a dominé non seulement par le nombre de titres, mais aussi par la diversité des disciplines remportées. Sports traditionnels, disciplines olympiques, sports collectifs, épreuves émergentes : rares sont les domaines où le Royaume n’a pas figuré parmi les premiers.
L’Indonésie et le Vietnam, solides et réguliers, confirment leur statut de nations sportives majeures en Asie du Sud-Est. Toutefois, leur incapacité à rivaliser sur l’ensemble des disciplines met en lumière un écart structurel, notamment en matière de formation, de profondeur d’effectif et de continuité de performance.
Athlétisme : le 100 mètres au centre de toutes les attentions
Comme lors de chaque grande compétition multisports, l’athlétisme a occupé une place centrale dans ces SEA Games 2025. Parmi les épreuves les plus attendues figurait le 100 mètres, véritable vitrine du sprint régional et symbole de prestige pour les nations engagées.
Le 100 mètres féminin, une victoire confirmée
La finale du 100 mètres féminin a vu la sprinteuse singapourienne Shanti Pereira s’imposer, confirmant son statut de référence régionale sur la distance. Déjà couronnée lors des précédentes éditions, elle a une nouvelle fois dominé la concurrence, offrant à Singapour une médaille d’or hautement symbolique dans l’épreuve reine du sprint.
Cette victoire souligne le niveau élevé de l’athlétisme féminin en Asie du Sud-Est et rappelle que, malgré la domination globale de la Thaïlande, certaines disciplines restent extrêmement disputées.
Une finale masculine très disputée
Chez les hommes, la finale du 100 mètres a donné lieu à une course serrée et très attendue par le public. Le stade Rajamangala, largement garni, a vibré au rythme d’un sprint intense, reflet de la progression du niveau régional. Ce concours a vu un athlète passer sous la barre des 10 secondes : En effet, le sprinteur Thailandais, originaire de Surin, Puripol Boonson a réalisé un sublime chrono de 9,94 (dans les séries du concours) !!! C’est le premier asiatique a passé sous le chrono mythique des 10 secondes : C’est le Carl Lewis de Thaïlande. Avec un tel chrono, il peut espérer intégrer la finale d’un championnat du Monde ou des Jeux Olympiques (Le record de France est tenu par Jimmy Vicaut en 9,86). Il est aussi rapide qu’un dauphin dans les eaux de l’archipel de Koh Samui elargi
Sepak takraw : la tradition respectée malgré des revers
Sport emblématique du Royaume, le sepak takraw était naturellement au cœur de l’attention. L’équipe féminine thaïlandaise a offert au pays hôte la dernière médaille d’or des Jeux, en s’imposant face au Vietnam 2-0 (15-10, 15-6) lors de la finale disputée au gymnase de Nakhon Pathom.
Cette victoire a permis de conclure les Jeux sur une note hautement symbolique, rappelant l’ancrage culturel et sportif de la Thaïlande dans cette discipline.
Chez les hommes, en revanche, le tournoi restera comme un moment charnière. Battue en demi-finale par le Vietnam 1-2, l’équipe masculine thaïlandaise a manqué une finale pour la première fois depuis 1993, mettant fin à plus de trente ans de présence ininterrompue à ce stade de la compétition. Plus tôt, la Malaisie avait mis fin à 34 ans de domination thaïlandaise en finale masculine de regu par équipes.
Malgré ces revers, le bilan global du takraw demeure solide avec six médailles d’or, confirmant la profondeur du vivier national.
Natation en eau libre : le bronze dans les eaux de Jomtien
La natation en eau libre a offert à la Thaïlande une médaille supplémentaire, avec le bronze décroché à Jomtien lors du marathon par équipes. Le quatuor thaïlandais a bouclé l’épreuve en 1 h 14 min 27 s, derrière le Vietnam et Singapour. Cette performance illustre la régularité du Royaume dans les disciplines aquatiques, même face à une concurrence de plus en plus structurée.
Volley-ball : un doublé qui confirme la hiérarchie
Le volley-ball en salle a constitué l’un des temps forts collectifs de ces Jeux. L’équipe masculine thaïlandaise, dirigée par l’entraîneur sud-coréen Park Ki-Won, a remporté son neuvième titre des SEA Games, le premier depuis 2017, en battant l’Indonésie 3-2 au terme d’une finale d’une intensité remarquable.
Ce succès a permis à la Thaïlande de se qualifier pour le Championnat d’Asie 2026, tandis que l’équipe féminine, déjà victorieuse, a complété un doublé particulièrement symbolique.
Tennis de table : Suthasini Sawettabut au sommet
En tennis de table, Suthasini Sawettabut s’est imposée comme l’une des figures marquantes de l’édition 2025. En finale du simple féminin, elle a renversé une situation compromise face à Orawan Paranang, s’imposant après avoir été menée 1-3. Cette victoire complète un triplé (simple, double et par équipes), confirmant son statut de référence régionale.
Boxe : la confirmation d’une suprématie incontestable
La boxe thaïlandaise a une nouvelle fois démontré sa supériorité en Asie du Sud-Est. Avec 14 médailles d’or, complétées par deux d’argent et une de bronze, l’équipe nationale a surclassé la concurrence. Portée par des athlètes expérimentés et plusieurs figures déjà reconnues sur la scène internationale, la Thaïlande a imposé son style et son intensité, tant chez les hommes que chez les femmes.
Aviron, floorball et sports collectifs : une domination transversale
La moisson de titres s’est poursuivie en aviron, avec deux médailles d’or en skiff individuel, mais aussi en floorball, où les équipes masculine et féminine ont remporté leurs finales respectives. Le hockey en salle féminin a également apporté un titre supplémentaire, tandis que le water-polo féminin s’est adjugé l’or, les hommes devant se contenter du bronze.
Hockey sur glace et disciplines émergentes
Les SEA Games 2025 ont également mis en lumière la progression de disciplines émergentes dans la région. En hockey sur glace, l’équipe féminine thaïlandaise a marqué l’histoire en remportant la première médaille d’or jamais attribuée aux SEA Games dans cette discipline. L’équipe masculine, quant à elle, a décroché l’argent après une finale disputée.
En e-sport, la Thaïlande a échoué en finale d’Arena of Valor face au Vietnam, symbole d’une concurrence régionale de plus en plus structurée dans les disciplines numériques.
Futsal : la grande désillusion
La principale déception côté thaïlandais est venue du futsal masculin. Après un parcours solide, le Royaume n’avait besoin que d’un match nul contre l’Indonésie pour décrocher l’or. La lourde défaite 6-1 a bouleversé les plans et provoqué la démission immédiate de l’entraîneur Miguel Rodrigo, qui a annoncé son retrait définitif du coaching.
Une édition appelée à faire date
Malgré quelques revers ponctuels, les SEA Games 2025 resteront comme l’édition de la domination thaïlandaise. Rarement un pays hôte aura contrôlé une compétition avec une telle constance, une telle profondeur et une telle diversité de performances.
À l’horizon des Jeux de 2027 en Malaisie, le constat est clair : la Thaïlande demeure la référence sportive de l’Asie du Sud-Est, même si certaines nations réduisent progressivement l’écart dans des disciplines ciblées.


