🌿 Découvrir le cœur vert de Bangkok : guide littéraire des plus beaux parcs et espaces verts de la capitale thaïlandaise
Un voyage sensoriel dans les oasis urbaines qui donnent souffle et âme à la mégapole.
🌱 Bangkok, ville-monde et ville-jungle
Quand j’arrive dans une nouvelle ville, je ne me précipite ni vers ses temples emblématiques ni vers ses marchés bruyants. Je laisse les cartes postales pour plus tard. Ma première quête est toujours la même : trouver un parc, un morceau de nature, un espace où la ville respire. À Bangkok, cette nécessité est encore plus palpable. Métropole vibrante, chaude, mouvante, électrique, elle oblige à chercher un contrepoint, un endroit où ralentir, où sentir la terre sous les pieds plutôt que le béton brûlé par le soleil.
Les parcs de Bangkok ne sont pas de simples agréments. Ils sont les poumons qui permettent à la ville de tenir debout, les refuges où les habitants s’étirent, méditent, courent, et parfois, simplement existent. Ils sont des lieux d’observation, de contemplation, des scènes où se révèle l’âme d’une cité.
Et c’est précisément dans ces sanctuaires de verdure que j’ai découvert le véritable cœur de Bangkok — un cœur battant, multiple, moderne et ancestral à la fois.
🌳 Lumphini Park : l’antique souffle vert, le jardin-mère de Bangkok
La silhouette du parc dans la lumière du matin
Lorsque le soleil commence à effleurer les toits de Bangkok, il y a un endroit où la ville semble s’incliner, un instant, face à la douceur : Lumphini Park. Créé dans les années 1920, ce parc est le doyen des espaces verts de Bangkok, un monument botanique autant qu’un lieu de vie. On y entre comme dans un livre ouvert.
À l’aube, la température est encore clémente. La piste circulaire s’anime déjà de silhouettes : joggeurs concentrés, amateurs de tai-chi dessinant des gestes précis, retraités qui marchent d’un pas régulier, enfants accompagnés de leurs grands-parents. C’est un microcosme parfait.
Une nature humble, mais essentielle
Lumphini n’a pas la prétention des grands jardins impériaux. Son charme vient de sa simplicité :
- ses allées lisses et accueillantes,
- son lac artificiel où des pédalos colorés glissent lentement,
- ses stations d’exercice en plein air,
- ses arbres aux feuillages denses, refuges pour les oiseaux matinaux.
Et puis, il y a les varans, géants placides et fascinants. Ils glissent entre l’eau et la terre comme des créatures d’un autre âge. Leur présence surprend les nouveaux venus, amuse les habitués, inquiète parfois les plus prudents. Mais ils sont la preuve vivante que la nature n’a jamais renoncé à Bangkok.
Lieu d’âme et lieu d’habitudes
Pour moi, Lumphini est comme un salon urbain, un espace où l’on se rend sans réfléchir. On y lit, on y court, on y rêve. C’est un parc qui accepte la routine et la transcende. Il est le point de départ de toute exploration : un premier souffle avant de s’immerger dans l’énergie fébrile de la ville.
🌾 Benjakitti Park : quand Bangkok réinvente l’avenir par la nature
Si Lumphini est la mémoire, Benjakitti Park est le futur. À quelques stations de métro du centre économique de la ville, ce parc se déploie comme une utopie écologique devenue réalité.
Un ancien site industriel transformé en paradis humide
Le parc se trouve sur l’ancien site de l’usine de tabac de Thaïlande. Là où le sol brûlait autrefois sous les machines, on trouve désormais :
- des zones humides restaurées,
- des mangroves urbaines,
- des passerelles en bois,
- des canaux sinueux,
- des perspectives ouvertes sur un skyline spectaculaire.
Benjakitti n’a pas été pensé comme un parc ornemental, mais comme un système écologique fonctionnel, un outil de résilience urbaine. Son design de « sponge city » permet d’absorber les eaux de pluie, de prévenir les inondations et de purifier l’air.
La promenade sur l’élévated skywalk
L’un des points forts du parc est la longue passerelle aérienne de 1,67 km.
De là -haut, on voit la ville et la nature se répondre dans un jeu de miroirs : les buildings dressés comme des montagnes d’acier, les herbes des marais ondulant doucement, les oiseaux glissant sans effort entre les deux mondes.
Marcher ici, c’est entrer dans une métaphore : Bangkok n’a pas à choisir entre modernité et nature. Elle peut être les deux.
Une immersion totale
J’aime courir à Benjakitti en fin d’après-midi. La lumière se fait dorée, les ombres s’étirent, le vent chargé d’humidité glisse le long des arbres. Je ne cherche pas la performance. Je cherche la sensation d’être au milieu d’un écosystème vivant, reconstruit, offert à tous.
Benjakitti n’est pas qu’un parc : c’est une déclaration, un manifeste urbain pour un avenir plus durable.
đźš´ Le complexe de Chatuchak : la grande symphonie verte du nord de Bangkok
Au nord de la ville se trouve une constellation de parcs qui, ensemble, forment l’un des plus grands espaces verts de Bangkok :
- Chatuchak Park,
- Queen Sirikit Park,
- Wachirabenchathat Park (Rot Fai Park).
Rot Fai Park : le royaume des cyclistes
Pour une longue sortie à vélo, c’est là qu’il faut aller. Les pistes cyclables serpentent entre arbres, pelouses et petites zones ombragées où l’on peut poser son vélo et s’étirer. Le parc semble infini. Chaque détour offre un nouvel angle, une nouvelle atmosphère.
Le jardin des papillons : parenthèse enchantée
Au cœur du parc, le Bangkok Butterfly Garden and Insectarium est un refuge où le temps ralentit. Les visiteurs s’y promènent dans une volière géante où les papillons, minuscules éclats de couleur, se posent délicatement sur les fleurs. C’est l’un des lieux les plus paisibles de toute la zone.
Queen Sirikit Park : l’élégance botanique
C’est le parc le plus soigneusement conçu du complexe. Jardins thématiques, étangs réfléchissants, arbustes sculptés : tout invite à la contemplation.
Chatuchak Park : le parc classique, le parc populaire
Il borde le célèbre marché. On y croise des familles, des couples, des retraités, et des étudiants qui révisent sur les bancs. Il respire la convivialité.
Ces trois parcs réunis créent une vaste étendue verte, riche, diverse, qui prouve que Bangkok sait aussi rêver en grand.
🌿 Dusit Central Park : la nouvelle vague des espaces verts intégrés
Bangkok évolue, et sa manière de concevoir la ville aussi. Un exemple frappant : Dusit Central Park, un immense projet mêlant commerces, résidences, hôtels et un espace vert conçu comme un « hub » ouvert au public.
Un modèle urbain en mutation
Ce parc n’est pas un refuge sauvage. C’est un parc-jardin, pensé, organisé, harmonieux.
Mais il a un objectif essentiel : réintroduire la nature dans les zones de plus forte densité.
Au pied des gratte-ciel, les chemins courbes guident les visiteurs entre pelouses propres, plantes ornementales et zones de repos conçues pour apaiser le regard et les pas. C’est le genre de lieu où l’on vient faire une pause, respirer, se reconnecter.
La nature comme expérience collective
Son intégration entre boutiques, hôtels et résidences crée un espace où les habitants et les visiteurs se croisent naturellement. C’est une nouvelle manière d’habiter la ville : en plaçant le vert au centre.
🌲 PTT Metro Forest : le laboratoire vert de Bangkok
Ce parc est l’un des plus étonnants de la capitale. Situé un peu en retrait, il n’a pas été conçu pour le jogging ni pour les loisirs familiaux habituels. Il est avant tout un projet écologique, un sanctuaire de savoir, un lieu d’observation.
Recréer la forêt originelle
PTT Metro Forest est consacré à la restauration des espèces végétales indigènes qui peuplaient autrefois la plaine inondable de Bangkok. On y apprend comment la ville a évolué, comment ses écosystèmes ont été modifiés, et comment ils peuvent être restaurés.
Une passerelle dans la canopée
Une longue passerelle en bois s’élève progressivement, jusqu’à atteindre la canopée. De là -haut, on voit un paysage inattendu : une forêt renaissante, dense, vibrante, entourée des constructions de la ville. C’est comme contempler un avenir possible.
La tour d’observation
Perchée au-dessus des arbres, elle offre une vue panoramique sur ce laboratoire vivant. On y reste souvent immobile, écoutant la respiration lente de la forêt.
PTT Metro Forest n’est pas un parc pour courir. C’est un parc pour comprendre.
🌺 Pourquoi les parcs de Bangkok sont essentiels : un regard intérieur
Chaque fois que je marche dans l’un de ces lieux, je me rappelle que les villes ne sont pas seulement des constructions humaines ; ce sont aussi des écosystèmes émotionnels.
Bangkok, malgré son rythme effréné, offre à chacun la possibilité de retrouver un équilibre.
Les parcs :
- apaisent le corps,
- clarifient l’esprit,
- restaurent le lien avec la nature,
- rappellent que la ville peut ĂŞtre douce,
- révèlent l’humanité cachée sous le tumulte urbain.
🌤 Conclusion : le cœur vert de Bangkok bat plus fort que jamais
Que l’on se promène autour du lac de Lumphini, que l’on contemple les zones humides futuristes de Benjakitti, que l’on pédale sous les grands arbres de Rot Fai Park, ou que l’on s’élève dans la canopée de PTT Metro Forest, une certitude s’impose :
👉 Même dans les plus grandes métropoles, la nature trouve toujours un chemin.
👉 Bangkok n’a pas seulement des parcs : elle a une âme verte.
Et c’est ce cœur végétal qui, jour après jour, donne sens à ma vie dans cette ville fascinante
Auteur : Chattan Kunjara Na Ayudhya
« Fin gastronome et conteur de voyages à ses heures, Chattan Kunjara Na Ayudhya (Chat) puise dans près de quatre décennies consacrées à la promotion de l’industrie touristique thaïlandaise pour mettre en lumière aussi bien les attractions de renommée mondiale que les trésors cachés. Lorsqu’il n’écrit pas, il s’efforce de ne manquer aucune comédie romantique ni aucun super-héros de l’univers DC dès qu’ils apparaissent au cinéma. »
