En Thaïlande, avoir un lion de compagnie devient tendance – mais les autorités s’inquiètent
En Thaïlande, avoir un lion de compagnie devient tendance – mais les autorités s’inquiètent
Avoir un lion de compagnie en Thaïlande est désormais une réalité. Sur les réseaux sociaux, les vidéos de lions domestiqués font sensation. Ce phénomène, symbole de richesse et de réussite, inquiète toutefois les autorités thaïlandaises, qui redoutent les dérives de cette mode.
Les lions, nouveaux symboles de prestige en Thaïlande
Dans une province rurale à l’est du pays, une famille thaïlandaise vit avec plusieurs lions dans son jardin. Les félins, pourtant imposants, s’y promènent librement, comme des chats ou des chiens.
« Quand il était petit, il dormait parfois avec moi », raconte Watanan Sinlapasorn, propriétaire de plusieurs lions. Pesant désormais 70 kilos, son animal est enregistré et pucé, comme l’exige la loi. En Thaïlande, posséder un lion domestique est devenu un signe de réussite sociale, au même titre qu’une voiture de luxe.
Mais cette cohabitation insolite n’est pas sans risque. Les autorités ont imposé des règles strictes : Les maisons hébergeant un lion ne peuvent pas se situer près d’un village, d’un temple ou d’une école. Une cage est obligatoire
, explique Yothin Nakorn Sinla, lui aussi propriétaire.
Une tendance virale sur les réseaux sociaux
En Thaïlande, la possession d’un lion n’est pas interdite. Résultat : le nombre de félins en captivité a explosé, aussi bien dans les campagnes que dans les grandes villes. À Phuket, certains promènent leur lion dans une voiture décapotable. À Bangkok, des cafés permettent même aux visiteurs de caresser un lionceau et de repartir avec une photo souvenir.
Ces images, largement partagées sur TikTok et Instagram, font le buzz, mais choquent les associations de protection animale. Ces animaux gardent leur instinct sauvage. Même apprivoisés, ils peuvent blesser. Les maintenir enfermés, c’est de la cruauté
, dénonce Roatchana Sungthong, directrice de World Animal Protection Bangkok.
Un marché lucratif autour des lions domestiques
Le commerce des lions de compagnie en Thaïlande connaît une croissance fulgurante. Dans certaines fermes d’élevage, une centaine de bêtes sont destinées à la vente. Un lionceau de trois mois coûte environ 13 000 euros, tandis qu’un lion adulte reproducteur se vend entre 20 000 et 25 000 euros.
« Ce sont surtout les fermes d’élevage qui achètent ces animaux, pas les particuliers », précise Gamolphob Phroinok, éleveur. Mais cette expansion n’est pas sans drame : en septembre, un gardien de zoo a été tué par des lions. Les autorités recensent plus de 620 lions captifs dans le pays et promettent désormais des mesures plus strictes pour limiter cette pratique.
Fascination ou cruauté : le débat continue
Si les lions domestiques fascinent et attirent les regards, cette mode révèle aussi les excès d’un marché où le prestige prime sur le bien-être animal. Pour certains Thaïlandais, posséder un lion, c’est afficher sa réussite. Pour les défenseurs des animaux, c’est avant tout une forme de cruauté animale.
