Suivre le courant — Chronique d’un voyage improvisé en Thaïlande 🌴
Un vol et quelques hôtels réservés à la hâte, un sac bouclé sans réfléchir — et me voilà en route pour la Thaïlande, terre de contrastes, de temples étincelants et de plages légendaires.
Peu de préparations, juste une envie : partir, voir, respirer ailleurs.
Bangkok — la fièvre et la brûlure de la capitale
Mon périple commence à Bangkok, ville vibrante et électrique.
À la sortie de l’aéroport, la chaleur m’enveloppe comme une étreinte moite. Dans le taxi, les néons, les stands de rue et les gratte-ciel défilent — Bangkok ne dort jamais.
Rung Reung Pork Noodle — le goût du bonheur simple
Dans une ruelle animée, je tombe sur un petit restaurant local : Rung Reung Pork Noodle.
Des tables en plastique, un bouillon au gingembre, du poivre, un sourire en guise de service.
Ici, le bonheur tient dans un simple bol de nouilles.
Le Wat Arun — un bijou sur le Chao Phraya
Le lendemain, le Wat Arun m’éblouit : un temple de porcelaine et de lumière.
Son prang scintille au soleil, tel un phare spirituel.
Une femme s’approche, sourire timide :
— Boat tour? Floating market?
Nous disons oui.
Une croisière sur les klongs de Thonburi
Le bateau glisse entre les maisons sur pilotis, dans une vie suspendue à l’eau.
Une vendeuse s’avance, chapeau de paille sur la tête, et nous tend une bière glacée — un petit miracle, car Bangkok interdit l’alcool pendant les élections.
Nous trinquons, portés par le courant.
Le soir, depuis un rooftop, la ville s’étend à perte de vue.
Ici, on paie les cocktails en crypto.
Bangkok vit déjà dans le futur.

Koh Samui — Lipa Noi
Sur la côte ouest de l’île, l’eau se teinte d’or et d’émeraude, dansant au rythme de la lumière.
Au loin, les long-tail boats glissent vers le parc marin d’Ang Thong.
Sur le sable, de minuscules crabes dessinent des arabesques avant que la marée ne les efface.
Assis dans un bar de plage, une Soda Water glacé à la main, je regarde le soleil s’éteindre lentement sur la mer.
Tout semble irréel.
Et pourtant, je me demande : Comment ai-je bien pu atterrir ici ?

Khanom — le charme secret du Sud
Sur la côte sud-est, loin du tumulte touristique, Khanom — dans la province de Nakhon Si Thammarat — m’accueille avec un sourire inattendu.
Je pars à la rencontre des dauphins roses, curieux et paisibles, qui se laissent approcher sans crainte.
Je découvre les pancake rocks, sculptures naturelles battues par les vagues, avant de revenir sur la plage de Nadan.
Le lieu semble irréel, baigné de silence et de lumière.
Pas un occidental à l’horizon — seulement la beauté, pure et tranquille.

Krabi et les îles de la Cote Andaman — le retour au silence
Après la frénésie de la capitale, cap sur Krabi.
La route serpente entre jungle et collines, portée par une vieille chanson country.
Une passagère lâche :
— On n’a pas de plan.
Et moi non plus.
Nous embarquons pour les îles de Ko Poda, Ko Thap et Chicken Island.
L’eau est si claire qu’elle semble irréelle, le sable d’un blanc fluorescent.
Rien que le vent, les rires et le sel sur la peau.
Une rencontre avec les méduses
Soudain, une brûlure. Puis une autre.
Sous la surface, des méduses translucides dérivent comme des lanternes fantômes.
Le batelier éclate de rire :
— No dead, no dead!
Et nous aussi.
Parce qu’ici, tout semble à la fois absurde et intensément vivant.
Railay Beach — la magie d’une nuit suspendue
Pour la dernière soirée, direction Railay Beach.
La lune éclaire la mer, les vagues frappent doucement la coque.
Une panne devenue souvenir
Au bar, Hotel California résonne quand soudain tout s’éteint — panne générale.
Le barman glisse la lampe de son téléphone sous une bouteille de Curaçao : une lumière bleutée éclaire nos visages.
Il sourit :
— Why not?
La plage s’illumine d’une beauté simple.
Les musiciens jouent sans micro, la pluie tombe sur les toits de tôle.
Le monde s’arrête un instant.
Quand les néons reviennent, la magie se dissipe.
Je sais qu’il est temps de rentrer.

Voyager sans plan — la beauté de l’imprévu
Dans l’avion du retour vers Paris, je repense à cette nuit à Railay, à cette lumière fragile, à cette impression d’être exactement là où il fallait être.
Nous avons manqué des temples, des marchés, des trains vers le nord.
Mais parfois, voyager en Thaïlande, c’est simplement accepter de se laisser porter par le courant.
Si quelqu’un m’avait demandé :
« Tu veux embarquer sur un vieux bateau vers une ville qui s’éteindra dans la nuit ? »
J’aurais répondu sans hésiter : “Pourquoi pas.“
Samir Ali Dahmane, visiteur & voyageur
Merci à l’équipe de Samui-Info Voyages d’avoir organisé l’essentiel de ce voyage : les vols et l’hôtellerie, et les principaux transferts.




