
L’économie du bien-être en Thaïlande (à Samui et ailleurs) franchit désormais le cap des 670 milliards de bahts.
La Thaïlande consolide sa place sur la scène mondiale du tourisme de bien-être
Le secteur du bien-être et des spas continue de hisser la Thaïlande parmi les destinations les plus attractives du tourisme de santé et de détente.
Selon la Division du tourisme économique et des sports du ministère du Tourisme, le royaume compte en 2025 près de 93 000 entreprises liées au tourisme de bien-être, pour un chiffre d’affaires estimé à 670 milliards de bahts.
Deux catégories dominent cette industrie florissante :
- Les prestataires directs – hôpitaux, cliniques, spas et centres de bien-être – totalisant 28 203 opérateurs et générant 220 milliards de bahts.
- Les entreprises indirectes – commerces, transporteurs et services touristiques – avec 64 610 opérateurs et 450 milliards de bahts de revenus.
Cinq segments en plein essor
D’ici 2026, cinq domaines devraient enregistrer la plus forte croissance :
- l’hôtellerie et les complexes touristiques,
- la restauration,
- les services médicaux et hospitaliers,
- le transport aérien,
- et la fabrication de cosmétiques.
Les spas thaïlandais séduisent les voyageurs en quête d’équilibre
Les visiteurs recherchent de plus en plus des expériences de détente authentiques : massages thaïlandais, soins à l’huile, gommages, yoga, programmes de détox et retraites bien-être figurent parmi les services les plus prisés.
Selon Sunai Wachirawarakarn, président de la Thai Spa Association, le secteur connaît une croissance régulière, malgré un ralentissement temporaire lié à la baisse du tourisme au deuxième et troisième trimestre 2025. Il prévoit cependant une reprise dès la haute saison 2025–2026.

Un marché en mutation et des alliances stratégiques
Malgré le ralentissement, le secteur a vu émerger des initiatives majeures. De grands groupes comme BDMS ont rejoint la Thai Spa Association, soutenant des projets tels que le Thailand Power Wing Award, visant à renforcer la notoriété internationale du pays dans le tourisme de bien-être.
Ces collaborations, selon M. Sunai, soulignent le potentiel de croissance durable du secteur.
Une croissance post-pandémie encore inachevée
Le Global Wellness Institute (GWI) confirme cette tendance : la Thaïlande a connu une hausse de 120 % de son tourisme de bien-être depuis la pandémie, même si les niveaux d’avant-Covid n’ont pas encore été atteints.
Les visiteurs internationaux restent la principale source de revenus, répartis entre :
- Les voyageurs axés sur le bien-être, qui visitent le pays pour des soins spécifiques.
- Les voyageurs de loisirs, qui ajoutent des activités bien-être à leur séjour.
L’écart de dépenses entre ces deux profils atteint en moyenne 1 000 dollars US par voyage.
Des opportunités pour les acteurs locaux
Les experts appellent les opérateurs thaïlandais à diversifier leurs offres : séjours prolongés, retraites bien-être, combinaisons spa-nutrition-santé ou expériences intégrées incluant hébergement et traitements médicaux.
Ces approches visent à accroître les dépenses touristiques et à consolider la Thaïlande comme leader du bien-être mondial.
Les hôpitaux et les cosmétiques en tête de la rentabilité
Parmi les entreprises de services directs, les hôpitaux dominent, suivis des pharmacies, fabricants de cosmétiques et spas.
Le secteur spa, lui, attire de nouveaux investisseurs et voit émerger des collaborations innovantes, comme celle entre BDMS et Sri Panwa, qui fusionne expertise médicale et hospitalité de luxe.
Vers un bien-être plus local
Malgré la forte dépendance au tourisme étranger (80 % de la clientèle), le marché intérieur représente un enjeu clé pour la résilience du secteur.
Les consommateurs thaïlandais associent encore le spa à des soins esthétiques plutôt qu’à une approche globale du bien-être. Développer une culture nationale du bien-être apparaît donc essentiel pour stabiliser le marché.
Les principaux visiteurs étrangers viennent de Malaisie, de Chine et de Singapour, attirés par des prix compétitifs – entre 200 et 300 bahts de l’heure – mais cette accessibilité reste un défi pour la rentabilité à long terme.

Le tourisme de rééducation : une nouvelle tendance
Une nouvelle forme de tourisme, centrée sur la rééducation et la santé préventive, gagne du terrain.
Ces voyageurs planifient leur séjour autour de programmes médicaux, de réhabilitation ou de soins prolongés, ouvrant la voie à des offres intégrées mêlant médecine, bien-être et hospitalité.
L’immobilier du bien-être, un retard à combler
Si le marché immobilier du bien-être explose à l’international, notamment à Dubaï, Singapour et en Chine, la Thaïlande reste encore en retrait.
Le pays pourrait néanmoins tirer profit de sa réputation et de ses ressources naturelles pour attirer les investisseurs vers des projets résidentiels et hôteliers axés sur la santé.
Une concurrence régionale croissante
Face à l’Indonésie et aux Philippines, la Thaïlande doit miser sur ses atouts distinctifs : excellence médicale, savoir-faire traditionnel en herboristerie et créativité dans l’innovation.
Des politiques publiques mieux ciblées pourraient renforcer son rôle de hub du tourisme de santé asiatique.
La nutrition, nouvel atout du bien-être thaïlandais
Enfin, la fusion entre cuisine et bien-être représente un puissant levier économique.
En intégrant la nutrition et la santé dans son identité culinaire, la Thaïlande pourrait séduire davantage de visiteurs internationaux en quête d’une expérience holistique, mêlant saveurs, équilibre et bien-être durable.